À une époque où le mouvement féministe fait de plus en plus entendre sa voix et après avoir exploré le sujet de l’inclusivité dans sa globalité, Benevolt s’est penché sur la question de la répartition et de ce fait de la parité des hommes et des femmes au sein des associations. Celles qui se battent généralement pour des causes idéalistes, prennent-elles en considération la parité ? De quelle manière sont répartis les hommes et les femmes ? À quels types de postes ? Comment ces mêmes associations peuvent-elles prétendre à l’égalité des sexes ? Toutes ces données vous permettront sans doute (et on l’espère 💪) de mieux appréhender et répartir les ressources humaines disponibles.
Il est vrai que les femmes et les hommes partagent des profils sociodémographiques similaires. La socialisation familiale, le niveau d’étude et, dans une moindre mesure, la pratique d’une religion (non la croyance spécifique) interviennent dans l’influence de l’engagement des bénévoles. En effet, selon une enquête sur la question du genre dans l'engagement bénévole de CNCRESS (Conseil national des chambres régionales de l’ESS), le bénévolat peut tout d’abord se transmettre de parents à enfants. Plus de la moitié des personnes interrogées, qui lorsqu’elles étaient adolescentes, avaient des parents bénévoles sont devenues à leur tour bénévoles. Ensuite, la pratique religieuse régulière influe sur certains types de bénévolat. Par exemple, les hommes qui pratiquent régulièrement leur religion ont une probabilité de faire du bénévolat supérieur de 21 points de pourcentage à celle des hommes sans croyance ni pratique religieuse. Concernant les femmes, l’écart est de 12 points. Toutefois, ce constat s’opère dans les secteurs de la défense et du droit, de causes et d’intérêts et le social-caritatif. Enfin, plus d’un tiers des bénévoles femmes et hommes ont un diplôme de l’enseignement supérieur. 36% des femmes sont diplômées de l’enseignement supérieur contre 28% de la population française féminine. Tandis que 35% des hommes sont diplômés de l’enseignement supérieur contre 27% de la population française masculine. La sensibilité des deux sexes semble plus accrue lorsque ces individus ont des diplômes supérieurs.
L’engagement bénévole des hommes et des femmes diverge selon les domaines d’activités. La répartition des bénévoles apparaît bien genrée. En effet, on observe des secteurs plus “féminins” et d’autres plus “masculins”. Comme le monde professionnel ou en société, l'engagement bénévole se caractérise par des rôles sociaux et des rôles de genre traditionnels. Ainsi, les hommes représentent 68 % des bénévoles dans les structures sportives, les femmes constituent près de 60 % des forces bénévoles dans les domaines du social, du caritatif et de l’humanitaire. Dans les associations d’éducation et/ou de formation, la part de femmes atteint 68 %, « avec notamment une forte présence dans le soutien scolaire », souligne l’étude. La forte présence des femmes, notamment dans le soutien scolaire, peut être liée à la perception de la patience et de l'attention aux détails comme des qualités associées aux femmes. Ces caractéristiques peuvent être imposées comme importantes dans le domaine de l'éducation, ce qui pourrait expliquer cette répartition genrée. Cependant, il est essentiel de souligner que ces différences ne sont pas intégrées au sexe, mais plutôt le résultat de constructions sociales. Les individus devraient être encouragés à s'engager dans des domaines qui les intéressent et qui correspondent à leurs compétences, indépendamment des stéréotypes de genre. Une plus grande diversité dans les secteurs d'activités bénévoles peut apporter des perspectives variées et des solutions plus complètes aux défis auxquels les organisations à but non lucratif sont confrontées. Pour encourager un engagement bénévole plus égalitaire, il est important de remettre en question les stéréotypes de genre, tant dans la société en général que dans le contexte spécifique de l'engagement bénévole. Les organismes de bénévolat pourraient envisager des campagnes de sensibilisation visant à briser les barrières de genre et à encourager les individus à choisir librement leur domaine d'implication, en mettant l'accent sur les compétences et les intérêts individuels plutôt que sur les normes de genre.
Les hommes semblent malgré tout plus engagés que les femmes. Celles-ci adhèrent bien moins souvent aux associations et consacrent moins de temps au bénévolat : environ une quinzaine d’heures en moins par an. Leur ancienneté et leur engagement au sein des associations est également plus court. Cette différence est due notamment aux tâches domestiques et parentales qui incombent en majorité les femmes. Seulement, ce n’est pas tout, cela pourrait également être dû au fait que les femmes possèdent moins des effets de cooptation ou de réseautage. Malheureusement, les femmes sont souvent désavantagées dans ce domaine. Le réseautage et les opportunités de cooptation sont souvent dominés par des hommes, ce qui peut limiter les occasions pour les femmes de s'impliquer dans certaines associations et projets bénévoles. Les femmes bénévoles font également du bénévolat non rémunéré plus fréquemment que les hommes dans les organismes non associatifs. C'était le cas pour 11,1 % d'entre elles, contre 8,2 % pour les hommes bénévoles. Cela s'explique en partie par le fait que le secteur de l'éducation joue un rôle important dans cette activité bénévole non fédérée (par exemple pour l’accompagnement en sortie scolaire). Les responsabilités domestiques doivent être mieux partagées entre les sexes, ce qui pourrait permettre aux femmes d'avoir plus de temps et de flexibilité pour s'investir dans des projets bénévoles. De plus, il est primordial de créer un environnement propice au réseautage et à la cooptation pour les femmes, afin de leur offrir les mêmes opportunités que les hommes. En reconnaissant et en valorisant davantage le bénévolat non rémunéré dans des organismes non associatifs, notamment dans des domaines tels que l'éducation, on encourage également les femmes à participer à des activités bénévoles sans nécessité d'une affiliation formelle. Cela contribuerait à réduire les écarts observés dans l'engagement bénévole entre les sexes et à construire une société où chacun peut s'impliquer, indépendamment de son genre.
Le plafond de verre observé est également présent dans la vie associative et chez les bénévoles. En effet, la part des femmes décroît quand le niveau de responsabilité s’élève. Malgré le fait que les femmes représentent une partie significative des membres d'associations (environ la moitié), leur accès aux postes de présidence est encore limité, avec seulement 4 femmes sur 10 occupant ces fonctions. En résumé, les femmes sont sous-représentées aux postes de direction dans le bénévolat, tout comme dans d'autres domaines de la société. Les résultats de l'enquête Vie associative de l'Insee de 2002 prouvent que le bénévolat devient un peu plus ouvert et que le plafond de verre commence à se fissurer. En effet, on observe une augmentation notable du nombre de femmes occupant des rôles de responsabilité bénévole, mais il est clair que cette avancée est plus lente pour les postes de présidence. Ces comparaisons indiquent que le simple passage du temps ne suffit pas à atteindre une parité complète entre les hommes et les femmes dans les missions de gouvernance. Il est nécessaire de mettre en place des politiques actives pour favoriser cette égalité. En d'autres termes, il est temps d'agir de manière proactive pour que les femmes aient une place égale aux hommes dans les postes de décision bénévole. Lorsqu'on se penche sur l'âge des femmes et des hommes impliqués dans des responsabilités associatives, il y a peu de différences apparentes. Leur âge médian tourne autour de 53 ans pour les femmes et de 52 ans pour les hommes, tandis que l'âge moyen est de 53 ans pour les femmes et de 51 ans pour les hommes. Cependant, si l'on examine de plus près les fonctions dirigeantes à tous les niveaux de responsabilité, des études ont montré que cette similitude n'est pas toujours valable. Une étude réalisée en novembre 2019 par le CNCRESS, portant sur les administratrices et administrateurs des structures de l'ESS (Économie Sociale et Solidaire), a révélé un écart d'âge significatif entre femmes et hommes, en particulier concernant les présidences. Il a été constaté que les femmes qui occupent des postes de présidence sont en moyenne plus jeunes que leurs homologues masculins. Précisément, l'étude a montré que 41 % des Présidentes ont 65 ans et plus, alors que seulement 32 % des Présidentes se trouvent dans cette tranche d'âge. Ces résultats prouvent que les femmes accèdent aux postes de présidence à un âge relativement plus jeune que les hommes, ce qui peut entraîner une évolution positive dans la reconnaissance du leadership féminin au sein des associations de l'ESS.
🤝 Ensemble, en reconnaissant et en agissant sur ces problématiques, nous pouvons œuvrer vers une société plus inclusive, où hommes et femmes contribuent de manière égale au bénévolat et à la réalisation d'actions concrètes pour des causes idéalistes qui nous tiennent tous à cœur. En promouvant la parité homme/femme au sein des associations, nous renforçons leur impact et leur efficacité dans la réalisation de leurs missions et aspirations communes. C'est ainsi que nous construisons une société plus juste, égalitaire et solidaire pour les générations présentes et futures...
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