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Comment animer un réseau de bénévoles ?

La journée commence par un café, avec les représentants de 8 des 21 associations de l’UDAMS 44, dans la mairie de Port-Saint-Père. Une douzaine de personnes bénéficient d’une journée de formation consacrée à l’animation des bénévoles : des outils et des bonnes pratiques pour intégrer de nouveaux bénévoles et favoriser leur épanouissement dans l’association. 

La journée commence par un café, avec les représentants de 8 des 21 associations de l’UDAMS 44, dans la mairie de Port-Saint-Père. Une douzaine de personnes bénéficient d’une journée de formation consacrée à l’animation des bénévoles : des outils et des bonnes pratiques pour intégrer de nouveaux bénévoles et favoriser leur épanouissement dans l’association.

La particularité de l’Union Départementale d’Accompagnement à la Mobilité (UDAMS44), c’est que c’est un groupement de 21 associations qui agissent pour le transport solidaire en Loire-Atlantique. Ainsi, 800 conducteurs bénévoles parcourent des centaines de kilomètres chaque jour. On emmène des seniors isolés à des rendez-vous médicaux, on accompagne des personnes qui ne peuvent pas ou plus se déplacer. Le transport solidaire permet d’agir sur l’isolement des publics fragiles au travers de la mobilité. En plus des publics habituels de ces associations, Jean-Marc Peignen, directeur de l’Association du Vignoble Nantais de Transport Solidaire fait état de demandes plus fréquentes de parents isolés qui demandent à bénéficier de ce coup de main.

L’accompagnement personnalisé par Benevolt

Ces différentes structures ont bénéficié d’une formation personnalisée à leurs problématiques, liées à la fois aux missions et au fonctionnement.

Car gérer une équipe de bénévoles, c’est simple sur le papier, et pourtant... Lorsqu'on analyse les raisons des départs des bénévoles, l’animation du bénévolat est très (trop) souvent évoquée. Comment accompagner une équipe de bénévoles avec efficacité et plaisir ?

La pédagogie de Benevolt pour aborder ces questions se base sur des échanges entre pairs, des cas pratiques et des apports théoriques. L’implication de chaque participant permet à chacune et chacun de s’exprimer et de trouver des solutions à des problématiques spécifiques à chaque association.

Différents sujets ont été adressés sur cette journée de formation : reprise des bases pour interroger la notion de bénévolat et comprendre les bénévoles déjà investis. Plusieurs animations dynamiques, une grande place à l’échange et une proposition d’outils à mettre en place concrètement ont permis à chacun d’adresser cette partie pour partager le même niveau de compréhension.

D’autres outils ont permis par la suite à chacun de prendre du recul sur le fonctionnement de leur association et de se recentrer sur les attentes et les motivations des bénévoles, identifiant forces et faiblesses pour lesquelles notre animatrice a fait émerger des réponses concrètes aux actions à renforcer ou à améliorer. Le but : pouvoir mettre en place des réponses concrètes, à court-terme comme à long-terme à des problématiques déjà identifiées ou identifiées au cours de la formation.

Un engagement fort et local

Ce qui transparaît le plus lorsque l’on écoute les différents référents de ces associations du l’UDAMS44, c’est le véritable sens de l’engagement des bénévoles. Du fait de l’activité même des bénévoles, ceux-ci agissent sur leur territoire : on emmène des habitants de son village ou des coins alentours chez le médecin ou à son cours de bridge. Accueillir une personne en difficulté dans sa voiture, c’est aussi être à l’écoute, créer du lien social et partager un moment de conduite avec une personne qui peut se trouver en situation d’isolement. Il ne s’agit pas d’un simple service rendu mais d’un véritable moment d’accompagnement au sens du déplacement mais aussi de la conversation.

Ainsi, les bénévoles de ces différentes associations ont un impact direct sur les bénéficiaires et peuvent voir le fruit de leur engagement.

Pour autant, les projets associatifs proposés se déclinent dans différents territoires du département, y compris dans des milieux ruraux. Ainsi, les responsables des bénévoles peinent parfois à faire connaître leur proposition d’engagement.

L’activité même de l’association limite également les temps possibles d’engagement. En général, il faudra être disponible en semaine et en journée pour pouvoir proposer d’être bénévole.

Pour adresser cette problématique, les échanges collectifs ont fait émerger la nécessité de faire connaître l’association auprès des bénévoles qui correspondent à ces critères d’engagement. Également, l’organisation d’événements pour faire connaître l’association localement est un excellent moyen d’adresser à la fois : les institutionnels, les bénéficiaires et les bénévoles.

Il faut noter aussi que des outils de communication digitale peuvent permettre de faire connaître son association, créer du lien à distance : un site Internet et une page sur les réseaux sociaux suffisamment et régulièrement alimentés permettent aux bénévoles qui souhaitent s’engager de trouver des informations et de se porter volontaire facilement.

Ces outils ont été suggérés au cours de la formation, afin que chacun puisse mettre en place de nouvelles actions pour rendre visible son association sur son territoire.

Identifier les motivations des bénévoles pour les nourrir

L’engagement est très souvent motivé par la recherche de temps de convivialité et c’est encore plus le cas sur des missions où l’intervention est très locale. La mission des associations de l’UDAMS44 est étroitement liée à l’appartenance à une ville ou un village : on aide les gens proches de chez soi, parce qu’on connaît les personnes et le territoire. Cet aspect doit encourager une convivialité réelle entre les bénévoles, mais aussi entre les bénévoles et l’association.

La mission est par essence très irrégulière : on vient donner un coup de main seulement lorsque l’on reçoit un appel à l’aide. Ainsi, cette rencontre n’est pas toujours aisée entre les disponibilité des bénévoles-chauffeurs et les demandes des bénéficiaires. Ainsi un bénévole peut rester des jours, des semaines voire des mois sans réellement effectuer sa mission de bénévolat. Dans ce cas, comment garder l’enthousiasme et l’envie des bénévoles au même niveau ?

C’est en identifiant les motivations de chaque bénévole que l’on va pouvoir, en tant que responsable ou référent des bénévoles, dans une association apporter au bénévole.

Par exemple : un bénévole qui aurait besoin de reconnaissance devrait se voir proposer de s’investir au-delà de ce rôle de terrain : pourquoi ne pas lui proposer d’intégrer le bureau ou d’agir pour faire connaître l’association ?

Un autre exemple : les bénévoles qui ont besoin d’appartenir à un groupe seront ravis de se retrouver régulièrement.

Des animations sous la forme d’un jeu de rôle a permis aux bénéficiaires de la formation de prendre conscience des différents niveaux de motivations et d’avoir des clés pour adresser chacune d’entre elles. La formation a mis en exergue la nécessité pour les associations de comprendre les besoins des bénévoles et d’utiliser pour cela des outils et de construire des parcours adéquats : rapport d’étonnement, grille d’entretien…

Le bénévolat de terrain, oui mais pas que !

Pour l’UDAMS 44 et ses associations, la mission de bénévolat de terrain est centrale. Ainsi, les associations se construisent autour de ce projet qui est de rendre service et briser l’isolement par la mobilité solidaire.

Pourtant, du fait de l'ancrage très local et des horaires à la fois très étendus et irréguliers, les missions limitent l’engagement de nouveaux bénévoles, leur renouvellement ou encore la régularité de l’investissement bénévole.

Cela entraîne un désengagement des bénévoles qu’il faut réussir à garder, à faire se sentir bien, même quand on ne peut rien leur proposer.

Et c’est là où le bât blesse : on peut toujours proposer plus à des bénévoles. S’ils se sont proposés d’abord pour la très belle mission de terrain qu’est la mobilité solidaire, rien n’empêche de proposer à ces bénévoles d’intégrer les rangs de l’association, sur des responsabilités ou non. Même s’il ne s’y engage pas, le bénévole sera ravi d’une telle marque de reconnaissance.

Une des particularités de la mission de ces associations, c’est aussi l’indépendance et l’autonomie des bénévoles. Chacun équipé de son téléphone portable accepte ou non la course solidaire, s’entend avec la personne sur le lieu de dépose, remplit ensuite son tableau pour être remboursé de ces frais kilométriques. Quel écart alors de voir ce groupe de référents jovial, motivé, avec un vrai sens du commun décrire une association où les moments conviviaux sont très rares !

Les discussions et les échanges impulsés par cette formation ont permis de faire émerger le véritable enjeu du lien entre les bénévoles. Ils créent eux-mêmes du lien avec les bénéficiaires : et si les bénévoles pouvaient générer aussi du lien entre eux ?

Cette journée a permis l’émergence de questionnements, un échange entre pairs sur les possibilités d’adresser certaines problématiques communes à ces associations qui partagent le même projet d’inclusion sociale par la mobilité. Elle a permis aussi la prise en mains de certains outils pour mieux comprendre, accompagner et animer la vie bénévole de ces associations pour le moins essentielles.

Si vous aussi souhaitez aborder différents sujets liés au bénévolat au travers de formations personnalisées à vos enjeux et vos problématiques, prenez contact avec nous pour en discuter.

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