La jeunesse, moteur du bénévolat aujourd'hui ?

Saviez-vous que la moyenne d’âge des bénévoles diminue depuis quelques années ? À l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse, on braque les projecteurs sur celles et ceux qui s’engagent et transforment peu à peu le visage du bénévolat en France.
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Saviez-vous que la moyenne d’âge des bénévoles diminue depuis quelques années ? À l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse, on braque les projecteurs sur celles et ceux qui s’engagent et transforment peu à peu le visage du bénévolat en France.

Un rajeunissement confirmé

Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’engager, et elle est largement documentée par les principales études sur le bénévolat en France.

1. Baromètre France Bénévolat 2025

Cette étude annuelle, qui analyse les grandes dynamiques de l’engagement en France, souligne une bascule générationnelle dans le paysage associatif :

  • La part des bénévoles parmi les Français de plus de 65 ans a fortement chuté : de 38 % en 2010 à seulement 24 % en 2025.
  • À l’inverse, les jeunes prennent le relais : la tranche des 15-34 ans a vu sa part de bénévoles augmenter de 4 points entre 2022 et 2025, passant de 19 % à 23 %.
  • La tranche 35-49 ans progresse aussi, mais plus légèrement : +1 point (17 % à 18 %).

Cette dynamique témoigne d’un glissement progressif du bénévolat vers des générations plus jeunes.

Les jeunes bénévoles ont des attentes spécifiques : ils privilégient des engagements concrets, ponctuels et utiles, qui s’adaptent à leurs rythmes de vie. Loin d’être moins durables, ces formes d’engagement plus flexibles constituent souvent une première étape vers un investissement pérenne.

2. Étude “La France bénévole 2025” – Recherche & Solidarités x  coalta

Cette étude affine encore l’analyse, en regardant non seulement “qui” s’engage, mais aussi “comment” :

  • En 2025, 19 % des 15-34 ans sont engagés tout au long de l’année auprès d’une association. Parmi eux, 8 % donnent de leur temps chaque semaine.
  • Ce taux d’engagement régulier est relativement stable jusqu’à 64 ans, autour de 20 %, puis il augmente à 25 % après 65 ans.
  • On observe aussi un pic chez les 50-59 ans en termes de bénévolat hebdomadaire, peut-être lié à une plus grande disponibilité.

D'où l'importance de s’adapter aux différentes phases de vie. Pour les plus jeunes, la clé est de proposer des formats d’action plus souples, courts et accessibles. C’est une façon de lever les barrières psychologiques liées à un engagement associatif souvent perçu comme rigide ou contraignant.

Une dynamique qui se confirme sur Benevolt

Chez Benevolt aussi, la tendance est claire : les jeunes sont là. Les 24 et 25 ans forment le cœur de notre communauté de bénévoles, avec respectivement 3 980 et 4 173 bénévoles actifs. Cette courbe ascendante traduit une vraie envie d’agir, dès le début de la vie adulte.

Des associations qui savent parler aux jeunes

Certaines associations ont bien compris comment capter cette énergie.

  • L’UNICEF France avec le programme Jeunes Ambassadeurs qui permet aux jeunes de 10 à 26 ans de s’engager localement (école, lycée, université, club) pour défendre les droits de l’enfant : sensibilisation, collecte, événements, etc. 
  • La Fondation des Femmes ou Règles Élémentaires organisent régulièrement des collectes de produits, des actions concrètes qui parlent aux jeunes et facilitent un premier engagement. Sur Benevolt, par exemple, on constate que les bénévoles qui s’inscrivent pour ces collectes ont majoritairement entre 24 et 30 ans.
  • La Croix-Rouge française a, depuis plusieurs années, adapté ses modalités d’accueil avec des formats plus souples : missions ponctuelles pour débuter, puis accompagnement vers du régulier. Une manière efficace de lever les freins à l’engagement long terme.
  • L’AFEV propose des missions de mentorat adaptées aux emplois du temps étudiants.

Comment attirer plus de jeunes dans son association ?

Quelques pistes pour adapter sa façon de faire :

  • Proposer des missions à impact clair et immédiat.
  • Rendre les horaires flexibles, compatibles avec des rythmes étudiants ou de jeunes actifs.
  • Offrir un cadre bienveillant, sans pression, où chaque contribution est valorisée. (pour plus de détails, allez jeter un œil à notre article qui traite du sujet : ici)
  • Communiquer sur les réseaux que les jeunes utilisent (Instagram, TikTok, etc.) avec leurs codes.
  • Publiez vos missions sur L’Étudiant ou Grimp, deux de nos partenaires, pour toucher facilement un public jeune. Besoin d’un coup de main ? On vous explique comment faire ici

La jeunesse, pilier essentiel du bénévolat actuel

La jeunesse est déjà là. Sur le terrain, dans les collectes, le mentorat, les campagnes de sensibilisation, elle agit, elle innove, elle porte les causes sociales, environnementales et féministes avec force et sincérité. Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne fuient pas l’engagement, mais ils en redéfinissent les contours : plus concret, plus souple, plus aligné avec leurs valeurs et leurs rythmes de vie.

Cette énergie existe. Elle est disponible. Elle ne demande qu’à être activée. Encore faut-il que les associations adaptent leurs façons de faire : formats courts pour démarrer, missions visibles sur les plateformes qu’ils fréquentent, communication claire et impactante, place réelle dans les décisions.

Les jeunes sont prêts à s’engager. À nous de leur ouvrir la porte et surtout de leur donner envie de la franchir.