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La culture bénévole - Petit Déjeuner interassociatif

Conseils 💡 - Petit dej' interassociatif ☕️


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Océane Wanecque

30 juin 2022 • 6 mins de lecture


Pour aborder le sujet de la culture bénévole, nous avons exceptionnellement convié cette fois les chargés de communication des associations nationales, fondations et fédérations. Entre témoignages et échanges de bonnes pratiques, on peut voir se côtoyer les homologues de la vie associative de structures différentes. Ce jeudi, nous avions la chance d’avoir à nos côtés les pôles communication et ressources bénévoles.

La culture bénévole, sujet transversal et enjeux multiples

Prenons d’abord un moment pour définir la culture bénévole, concept sur lequel l’équipe de Benevolt travaille depuis quelques mois. En observant les pratiques et en écoutant les associations, nous avons remarqué que l’attachement d’un bénévole à une association dépasse souvent le cadre de la mission, ou la cause défendue. Quelque soit la porte d’entrée, on reste dans une association pour des raisons qui ne sont pas toujours évidentes. C’est en suivant cette piste que nous en sommes venus à nommer le concept de culture bénévole dont voici une première définition, issue d’un livre blanc que vous pouvez d'ores-et-déjà télécharger :

“La culture bénévole serait ainsi l’expression d’une identité collective mêlant l’appropriation des valeurs, de l’histoire, des contraintes, des habitudes à l'œuvre dans une association. Elle est donc unique et soumise à évolution (en fonction des personnes qui arrivent et qui la quittent, de ses projets, etc)”.

Pendant de la marque employeur dans l’entreprise, nous croyons que la culture bénévole est un sujet dont les responsables associatifs doivent s’emparer.

Faire unité grâce à la culture bénévole

La culture bénévole doit être partagée par les bénévoles et la structure d’accueil… Mais les structures de la même organisation doivent aussi l’adopter à l’unanimité. L’antenne de Lyon doit défendre les mêmes valeurs que l’antenne de Rennes si elles sont sous l’étendard de la même association.

Une des difficultés rencontrées par certains acteurs réside dans l’harmonisation de cette culture bénévole. Ainsi, Matthieu De Gregorio, chargé de mission bénévolat pour l’Armée du Salut fait état de la double identité de cette ancienne association, scindée en une fondation laïque et une congrégation religieuse. De même, chez Habitat et Humanisme, représentée par Bérengère Van Styvendael, où on se demande comment fonder une culture commune dans 58 associations différentes.

Aussi cette harmonie partagée est bien utopique quand on connaît l’écart entre les valeurs représentées par l’association et le travail de terrain. Alexandre Moisson de Familles Rurales, ancré dans une des structures locales, est témoin de cette culture propre à chacune des Familles Rurales pourtant fédérées, de la disparité des dynamiques.

Harmoniser la vision et les pratiques, c’est une grande part du travail des chargés de mobilisation, à la fois chefs d’orchestre du bénévolat et responsables des ressources humaines bénévoles. Cela passe par la formation, des temps conviviaux, d’importants moments de rencontres mais aussi des supports essentiels pour communiquer en interne comme vers l’extérieur.

La culture bénévole pour intégrer et fidéliser

Ces supports sont essentiels pour rendre concrète et palpable la culture bénévole. Il peut s’agir de livrets d’accueil cités régulièrement lors de cette rencontre ou encore de process d’intégration des bénévoles. Ils sont aussi caution d’une bientraitance des candidats bénévoles.

Par exemple, Rémy Foulon de la Croix-Rouge française exprimait le travail entrepris pour répondre plus vite aux candidats qui, s’ils n’obtiennent pas très vite une réponse, vont se tourner vers une association plus accueillante. C’est une part de la culture bénévole qu’on veut réactive et inclusive sur laquelle souhaitent travailler les équipes dédiées aux bénévolat.

Pour Aline Merabtene, chargée de mission chez Médecins du Monde, l’enjeu est de rendre claires et lisibles les missions pour une culture bénévole transparente.

Du côté de Solidarités Nouvelles face au Chômage, pour Françoise Martin, la communication interne autour de la culture bénévole et l’adhésion de chacun à celle-ci passe par des temps de rencontre au travers, par exemple, de séminaires régionaux.

Dans plusieurs des associations représentées, ces temps de rencontres, ces supports d’informations promeuvent aussi davantage de missions de bénévolat en permettant aux bénévoles de se former sur l’ensemble des sujets de l’association. C’est ce qui permet aux bénévoles d’avoir une vision transversale des activités de l’association et la culture bénévole liée à cette diversité d’action. C’est le cas pour Habitat et Humanisme qui dispense des formations sur toutes les thématiques de la fédération.

Attention toutefois à ne pas confondre le projet associatif et la culture bénévole. Cette dernière est davantage une marque de fabrique qu’une somme de process et d’outils.

La culture bénévole pour attirer de nouveaux talents

La suite des échanges révèle que la communication de la culture bénévole est tout aussi importante que son identification. Parmi les freins à l’engagement associatif, nous constatons souvent que les aspirants bénévoles manquent d’information sur l’identité de l’association. Si les missions sont de plus en précises, ce qui rassure et permet de se projeter, la cohérence entre le discours sur le site internet, les réseaux sociaux, les premiers contacts, sont essentiels pour qu’un bénévole puisse rapidement se projeter dans l’association, ou non.
Par exemple, à mission égale, une association qui vouvoie et cherche des bénévoles pour leur sérieux, ne touchera pas la même population qu’une association qui emploie le tutoiement et cherche des bénévoles pour leur disponibilité.

Les référents de la vie associative doivent donc travailler avec les chargés de communication pour faire de la culture bénévole un levier d’engagement.

Pour illustrer notre propos, nous avons réalisé un examen du site de la Fondation des Femmes. L’intégralité de cet examen sera disponible dans le livre blanc.

L’exemple de la Fondation des Femmes 

Pour illustrer cet exemple, nous analysons les pages dédiées à la culture bénévole de la Fondation des Femmes.

La fondation intègre dans le menu de son site l’onglet “s’engager”. Notez le choix des mots ici : une sémantique choisie pour son caractère… engageant.

Le sous-menu déroule au même niveau l’engagement bénévole, le don, la formation et l’organisation de collectes. On choisit ici de ne pas hiérarchiser ni segmenter les formes d’engagement.

La culture bénévole peut s’illustrer de manière très visuelle, de manière à ce que les bénévoles se projettent dans leur intégration. Elle doit générer un sentiment d’appartenance auquel les bénévoles aspirent.

Ici, on met en image une équipe de bénévoles pour permettre au bénévole-type de se projeter. Tee-shirt avec le logo de l’association, déterminées et fières, les bénévoles renvoient cette image d’une culture bénévole qui permet l’unité, l’appartenance à un groupe, l’affirmation de soi et du projet. (1) De même on notera que les premiers mots sont des remerciements, ce qui n’est pas coutume. On s’adresse directement aux bénévoles dans un ton enjoué et dynamique qui correspond à l’image que l’association veut donner de son bénévolat.

De la même manière, les missions de bénévolat sont expliquées de façon cohérente avec cette identité. Emojis, discours chaleureux et tutoiement permettent aux bénévoles alignés à cette culture bénévole de se projeter et donnent envie de s’inscrire.

Les textes sont épurés, espacés pour laisser les idées respirer : on lit entre ces lignes une culture bénévole axée vers l'efficacité, et une appartenance forte. Les verbes d’action régulièrement utilisés permettent de se représenter une association dans le mouvement, un bénévolat autonome avec une mission précise.

Cette analyse a permis de mettre en évidence l’impact de définir et communiquer sa culture bénévole dans la recherche, l’intégration et la fidélisation des bénévoles.

Ce petit déjeuner interassociatif a introduit un concept nécessaire auquel les participants ont été réceptifs. Nous avons raccroché à regret, avec l’envie de poursuivre les échanges. Nous imaginons poursuivre le travail lors des suivants.

Vous représentez une association nationale et vous souhaitez échanger sur vos pratiques en la matière et vos besoins en bénévoles ?

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